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Pocket-sized Power: Insurgent Ferment and the Chapbook

More Poems from GRACE NOTES [Appogiatures]

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More poems from my coming translation (Spring 2017, The Word Works Press) of Jean Cocteau’s GRACE NOTES [Appogiatures] appear in Eleven Eleven.

VIENNA
It was obvious the old gypsy at the Café Vienna, where we fetched up with the minister, was emptying himself of substance, and that substance, now visible, was winding, unwinding, twisting, knotting, unknotting itself, with the heavy suppleness of honey pouring into honey. His grief converted to soft matter, oily, thick, the consequence of invasions and ruin. Our table was an islet engulfed by this stuff. Several women, bristling like chestnut burrs with gemstones, elbows on the tablecloth, the ovals of their faces held between their hands and their eyes vague, didn’t yet feel the sticky shawls burdening their bare shoulders. The minister beat time, eyes to heaven and sunk in the goop to his thighs. Other customers, more attentive but not daring to complain, climbed on their seats. The old gypsy played on. Bare shoulders put him in brilliant form. He sobbed. He emptied himself under the frightened gaze of the accordionist and the cashier. She in her safe haven would be the last of the victims swamped by the glop turning the room into a snake pit. The gypsy alone escaped his own ruin, extracting a heart-rending cry from it. But with a fatal stroke of the bow he stopped playing. Then with astonishing speed the ooze returned to his body and emptied the room, leaving the guests stupid, posed like mannequins.

VIENNE
Il était de toute évidence que le vieux tzigane du Café de Vienne où nous échouâmes avec le ministre se vidait de sa substance et que cette substance, devenue visible, se déroulait, s’enroulait, se tordait, se nouait, se dénouait, avec la lourde agilité du miel qui coule sur du miel. Substance molle, grasse, épaisse, en quoi se changeaient ses plaintes, justifiées par des invasions et par la ruine. Notre table menaçait d’être un îlot entouré de cette pâte. Quelques dames, hérissées du rayonnement de châtaigne de leurs pierreries, les coudes sur la nappe, l’ovale du visage entre leurs mains et l’œil vague, ne sentaient pas encore les gluantes écharpes qui surchargeaient leurs épaules nues. Le ministre, le regard aux anges, battait la mesure, empâté jusqu’aux cuisses. D’autres consommateurs, plus lucides, et n’osant se plaindre, montaient sur les banquettes. Le vieux tzigane continuait. Les épaules nues le mettaient en verve. Il sanglotait. Il se vidait sous le regard effrayé de l’accordéoniste et de la caissière. La caissière, habitant comme un refuge, risquait d’être atteinte après les autres victimes de cette pâte qui faisait ressembler la salle à une fosse pleine de serpents. Seul le tzigane paraissait échapper à sa propre perte et en tirer une plainte déchirante. Mais il s’arrêta de jouer, après la glissade mortelle de l’archet sur une corde et, avec une vélocité incroyable, toute cette pâte réintégra son corps, vida la salle, laissa les convives stupides, dans des postures de mannequins.

Jean Cocteau and poems from GRACE NOTES [Appogiatures] in Waxwing

“Alone,” one of four prose poems from my new translation of Jean Cocteau’s GRACE NOTES [Appogiatures] in the elegant journal WAXWING:

Seul
Jean Cocteau
Seul debout. Seul assis. Seul couché. Seul sur the gril. Seul écartelé par les chevaux de labour dont il ne voyait que les croupes. Seul pendu et son sperme devint mandragore. Seul dans la vitesse qui n’est pas, dans la minute qui n’est past, dans l’espace qui n’est pas, dans le temps qui n’est pas, dans l’éternité qui n’est pas, dans the rien qui ne l’est pas, dans le vide plein de boue. Seul dans un bloc de quartz ignoble, dans un iceberg en voyage. Seul avec la solitude qui n’en est pas une. Avec la lune qui fut sans être. Avec ses pas qui n’en sont pas. Avec ce tison qui se croûte et qui brûle au milieu et se croûte et brûle dans un songe qui n’est même pas un songe. Seul avec le sommeil du condamné à mort.

Alone
Translated by Mary-Sherman Willis
Alone standing. Alone sitting. Alone lying down. Alone on the grille. Alone drawn and quartered by workhorses, seeing only their rumps. Alone hanging, ejaculating a mandrake. Alone in the quickness that isn’t, in the minute that isn’t, in the space that isn’t, in time that isn’t, in eternity that isn’t, in the nothing that isn’t, in an emptiness full of mud. Alone in a corrupted chunk of quartz, in an iceberg floating by. Alone in solitude that isn’t. With a moon that was without being. With his footsteps that aren’t footsteps. With this ember that crusts over and burns at its center, and crusts and burns in a dream that isn’t even a dream. Alone in the sleep of the condemned to death.